Mes citations

Précision annexe, bien qu'essentielle
De la même manière que les Noirs américains se sont approprié le dégueulasse vocable « nigger » ou « nigga » (dans le cadre mixte de « l'ironie de la vie est parfois bien ironique », et de « Fais d'un piège une forteresse ») et acceptent moyen bien que les pas noirs l'emploient, je m'autorise le droit de parler « mal » de moi et des autres, toutes les autres, si ça me chante.

Je revendique « salope » et « pute » et « garce » et ça m'irrite quand les hommes le font.

J'ai l'intuition que les chansons nous attendent. J'ai toujours aimé Comment te dire adieu. Il aura fallu R. et sa fugue finale, sans annonce, sans explication, mais blindée de fausseté, pour que je l'entende. La chanson m'attendait, les chansons nous attendent tous.

La rivalité entre les hommes ça n'en finit pas, ne seraient-ils plus que deux sur terre qu'il y en aurait toujours assez pour rivaliser.

— Pas question qu'après nos hommes, on nous vole nos moutons, pas question qu'ils aillent nourrir des soldats pour leur donner la force de se faire tuer...

C'est par l'esprit qu'un homme se rapproche au plus près d'une femme, en faisant ce chemin qui va de l'égoïsme à la compréhension.

Il fallait que, dans le coeur de celle qui l'épouserait, l'amour et la haine puisse coexister, afin que, lorsque la haine monterait, elle ne tuât pas l'amour et que lorsque l'amour l'envahirait, il ne détruisît pas la haine afin qu'elle conservât sa défense.

[...] les femmes, plus que les hommes, sont capables de tuer et d'accomplir de dures besognes. Elles perdent leur sang chaque mois et le répandent abondamment lorsqu’elles donnent la vie et, à cause de cela, le sang ne les effraie pas. Mais l'homme sait, lorsqu'il répand son sang que c'est sa vie même qui s'en va, aussi est-il plus impressionnable.

La femme est la racine, l'homme est l'arbre. Et l'arbre ne peut s'élever que si les racines sont fortes.

Le peuple de Genève, en consacrant cet édifice aux études supérieures, rend hommage aux bienfaits de l'instruction, garantie fondamentale de ses libertés.

Il ne savait plus où il en était : les règles n'étaient plus les mêmes. Il éprouvait aussi une certaine ranc½ur. Les femmes voulaient changer la donne et s'attendaient à ce qu'il connaisse les nouveaux codes sans les lui avoir expliqués. Il était sensé l'accepter sans avoir son mot à dire.

Il était impossible de prouver que quelqu'un n'était pas communiste. De toute façon, la vérité n'avait guère d'importance : la calomnie elle-même pouvait être mortelle. Comme l'accusation de sorcellerie au Moyen-Âge, c'était une manière redoutablement efficace d'attiser la haine des ignorants et des imbéciles.

Les Américains parlaient des électeurs comme les Russes de Staline : il fallait leur céder, qu'ils aient tort ou raison.

Pourvu qu’on ne soit pas en manque, la solitude peut être en soi un plaisir fort.

Sauver les jeunes du sexe, telle est l'éternelle histoire de l'Amérique. Sauf qu'il est toujours trop tard, puisqu'ils sont déjà nés.

Figure-toi la vieillesse en ces termes : tu risques ta vie au quotidien. Tu n'échappes pas à la conscience de ce qui t'attend à brève échéance, ce silence qui va t'entourer pour toujours. A part ça, c'est pareil. A part ça, on est immortel, tant qu'on est vivant.

Qu'est-ce que c'est, grandir ? Faire des choix, en tirer les conséquences ? Qu'est-ce que c'est, vieillir ? Comprendre que c'était que des choix.

Au départ le doute c'est une petite goutte d'eau. [...]
Le doute, c'est un robinet qui fuit. Goutte après goutte, le doute fait son nid dans le sol, creuse son chemin dans la terre. [...]
Le doute, c'est intime. C'est au plus profond de vous, une bougie qu'on allume au bord du grand livre qu'est votre cerveau. Le doute, ça commence par une flamme qui brûle le coin d'une page. [...]
Le doute, c'est une vague noire qui envahit vos certitudes, elle les submerge, pour finalement prendre les rennes de votre esprit. [...]
Quand le doute monte sur le trône, il reste toujours quelques résistants pour lutter. Il faut les laisser en vie, car le doute peut être une erreur de jugement. Dans ce cas, vos soldats doivent reprendre le pouvoir très vite, pour dissiper le doute. [...]
Le doute, c'est une ombre qui tourne autour de vous, une idée qui vole au-dessus de votre tête et qui vous murmure à l'oreille.

La vie, c'est terrible quand on n'a pas assez de mots, il faut que les autres vous écoutent deux fois plus pour vous comprendre.

Les parents, on commence par les aimer, en grandissant on les juge, parfois on leur pardonne.

[...] persécuté parce que trop peu communiste, trop critique envers un système aveugle et brutal, trop peu communiste pour pouvoir rester dans mon pays, et en même temps bien trop communiste pour être accueillis en Amérique, où ce mot terrifie jusqu'au plus ignare et au plus indifférent à la chose publique des hommes de la rue.