Mes citations

Extraits de livres

Les sots font de leur morale une masse compacte et indivisible, pour qu'elle se mêle le moins possible avec leur actions et les laisse libres dans tous les détails.

Or les hommes se blessent de l'indifférence, ils l'attribuent à la malveillance ou à l'affectation ; ils ne veulent pas croire qu'on s'ennuie avec eux naturellement.

Je ne savais pas que, même avec son fils, mon père était timide, et que souvent, après avoir longtemps attendu de moi quelques témoignages d'affection que sa froideur apparente semblait m'interdire, il me quittait les yeux mouillés de larmes et se plaignait à d'autres de ce que je ne l'aimais pas.

– Nous sommes en plein dans un champ isolé d'entropie localisée à taux coïncidentiel élevé.
– Nous sommes dans quoi ?
– Dans un techno-charabia pseudo-scientifique.

– Vous êtes le chat du Cheshire, n'est-ce pas ?
– J'étais le chat du Cheshire, répondit-il d'un air légèrement accablé. Mais depuis qu'ils ont déplacé les frontières du comté, je suis devenu officiellement le Chat de l'Autorité Unitaire de Warrington, sauf que ça ne sonne pas pareil.

– Ici, j'ai un filtre à Lego pour aspirateur. Tu savais que l'équivalent d'un million de livres sterling de Lego sont aspirées chaque année, et que dix mille heures de main-d’½uvre sont perdues à fouiller dans les sacs à poussière ?

[...] il [papa] n'existait plus du tout dans l'acceptation courante du terme : la ChronoGarde avait interrompu sa conception en frappant à la porte de ses parents au moment fatidique. Cependant, papa était toujours là, et mes frères et moi étions venus au monde.

– Tant que tu y es, tu ne pourrais pas faire acquitter Tess et faire condamner Max de Winter ?

Le Maître des Additions estime que ce n'est pas au public de dicter la politique économique, mais il est prêt à faire un geste à l'adresse des plus démunis sous forme de bons de réduction à portée territoriale.

La ChronoGarde était un département des OpSpecs chargé des Anomalies Ondulatoires du Temps. Mon père en avait fait partie ou allait en faire partie, tout dépendait du point de vue.

Avoir été au c½ur de la vie, et ne pas l'avoir su.

Qu'est-ce qu'elle aurait pu lui dire, de toute façon ? Les mots, ça ne répare jamais rien.

Pour ce baiser, il aurait fait n'importe quoi, pour un baiser de ces filles-là, qui s'amourachent des voyous mais épousent un employé de banque.

Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question de ne pose même pas ?

Ce corps élancé et parfait qui avait jailli de sa fille, sans crier gare, sous les yeux de tous.

Le monde était encore à venir. Le monde, c'est quand on a quatorze ans.

Quelquefois, pour une petite fille qui lui demandait de raconter ces choses merveilleuses (les robes longues), différentes (les mariages), tristes et inconcevables (tous ces deuils) qu'il y avait eu dans sa vie, elle ressuscitait l'immense passé, plus lointain que l'aube d'un siècle plein de métamorphoses.

Dans un coin d'elle-même il y avait cette inconcevable offense, ce trou noir et verdâtre, ce souvenir épuisant et la mer de ses larmes, mais elle pouvait désormais refermer la trappe qui y menait.

Il usa de ce don des enfants : ne pas voir les chagrins pour mieux les consoler.

Oui, comme maman, la bibliothèque fait un bisou magique et tout disparaît. Chagrin d'amour ? Misanthropie ? Désespoir sur le monde ? Mal de tête ? Insomnie ? Indigestion ? Cor au pied ? Je peux en témoigner, il n'y a pas une de ces pathologies qu'une bibliothèque n'apaisera.