La renarde

Il était une fois, une petite fille qui rêvait devant la bibliothèque paternelle. Elle papillonnait devant tant d'invitations au voyage, mais toujours, une même couverture hypnotique retenait son attention : Une jeune fille rousse, à la fois sombre et sauvage, au regard perdu, accompagnée d'une renarde aussi rousse qu'elle. Qui était-elle ? Pourquoi semblait-elle si triste ? Des questions auxquelles son jeune âge (ou bien était-ce son père ?) n'autorisait pas de réponses.
Le temps passa, la petite fille devint une femme, ses lectures s'amoncelèrent, mais le regard perdu de la jeune fille rousse ne la quitta jamais, bien que le livre fut égaré, certainement au cours d'un déménagement. Alors quand un jour, sur les rayonnages discrets d'une petite librairie, leurs regards se croisèrent à nouveau...
La renarde est un roman méconnu et pourtant, il est digne des plus grands du genre. On trouve chez Hazel Woodus un mélange harmonieux de l'i...

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Replay

Il m'est arrivé une drôle d'aventure avec ce roman. Moi qui ne lit JAMAIS les avis ou quat' de couv' avant d'avoir lu un livre, je suis tombée tout à fait par hasard sur une critique Babelio et... sans savoir pourquoi je n'ai pu m'en détacher. Je l'ai lue en entier, et le lendemain j'étais en possession du bouquin que j'ai dévoré !

Dès la première page, dès la première ligne même, le héros Jeff meurt d'une crise cardiaque. Merci au revoir messieurs dames ! Heureusement pour le lecteur avide de sensations, ça ne s'arrête pas là ! Jeff rouvre les yeux quelques instants après sa mort, persuadé d'être quelque part entre le paradis et l'enfer... mais il se retrouve en fait dans sa chambre d'étudiant, propulsé 25 ans plus tôt ! Passé le choc de la prise de conscience, il va s'atteler à reconstruire sa vie, fort de sa connaissance des années à venir, et malgré l'étroit...

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La saison des mangues

Voici un roman étonnant, qui m'a sacrément agacée par certains côtés et charmée par d'autres.

Trois générations, trois histoires de femmes qui se ressemblent malgré leurs différences. Elevées dans une culture, elles deviennent femmes dans une autre. Radhika l'indienne, rapportée telle un trophée en Angleterre par un major humilié et aigri, Anita l'anglaise, de retour en Inde, et Mira la française émigrée en Afrique noire. Entre choc des cultures et métissages plus ou moins harmonieux, ces 3 femmes forment le c½ur vibrant d’un roman poétique, sur fond de mysticisme tribal. Un voyage presque chamanique aux parfums de curcuma, d'½ufs au bacon et de manioc grillé.

Malheureusement, j'ai ressenti autant de superficialité dans le traitement qu'il y avait de profondeur dans l'idée ! Les détails dans un roman sont pour moi tout aussi importants que le fond. Chaque petite incohérence me fait l'effet d'une piqûre de moustique. La première, on s'en rend à peine compte...

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Nous sommes deux

Il est des livres qui vous appellent. Qui vous hypnotisent avec leur couverture, qui vous parlent avant même que vous ne les ayez ouverts. "Nous sommes deux" est de ces livres.

La gémellité m'a toujours fascinée (la faute certainement à ma grand-mère et ses deux « paires » de jumelles). Quel est ce lien étrange qui unit deux êtres ayant partagé un seul ventre ? Pour Axel et Emma, les jumeaux du récit, c’est une relation ambigüe. Entre adulation et haine, domination, dépendance et rébellion, ils fraient dans des eaux plus troubles qu’on ne pourrait le croire.

Ils sont deux donc, et ils vont se marier. Ensemble. Pas l’un avec l’autre bien sûr, mais simultanément. Comme si ce pas vers la dissociation leur coûtait tellement qu’ils devaient le réaliser à deux. Ensemble une dernière fois. Leur double mariage n'est cependant qu'un prétexte pour immerger le lecteur au c½ur d’un microcosme en plein...

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La dernière fugitive

Autant le dire tout de suite, je ne partage pas l'engouement général pour ce roman ! Et pourtant, la communauté Quaker, l'émergence de la société américaine et les prémices de l'abolition de l'esclavage sont des sujets qui me parlent, et je me faisais une joie de plonger dans cette lecture.

J’admets que, comme toujours, Tracy Chevalier a su donner vie à ses décors. Que ce soit pour décrire les tissus chamarrés des quilts, le goût délicat du maïs grillé ou les bois sauvages et menaçants, son talent descriptif est indéniable.

En revanche, la structure simpliste de l'intrigue, les évènements convenus qui s'enchaînent sans surprises et les ficelles évidentes ont progressivement émoussé mon intérêt. Comprenez-moi bien, ce n'est pas le rythme lent ou l'absence de rebondissements spectaculaires qui m'ont fait défaut. Non, c'est bien plus ténu, plus impalpable que ça, et je suis bien en peine de mettre des mots sur ce ressenti ! D'ailleurs, si je savais ce qui donne de l...

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Les nuits de Reykjavik

Agréable retour aux sources ! Non seulement on retrouve (enfin !) notre inspecteur islandais préféré, mais on en apprend un peu plus sur son passé. Enfin, on en apprend plus... on apprend surtout qu'Erlendur a toujours été Erlendur ! Même à vingt ans, il était déjà taciturne, solitaire et réfractaire à la modernité !

Entre deux patrouilles nocturnes, déjà obnubilé par les disparitions inexpliquées, notre jeune policier municipal enquête pour son propre compte. Une première enquête criminelle qui s'inscrit dans le côté sombre d'une société islandaise en pleine évolution, ouvrant avec brio la voie à la foisonnante carrière d'Erlendur.

L'auteur ne déroge pas aux codes qui ont fait son succès. Un rythme lent, un fort sujet sociétal, peu d'action et beaucoup de profondeur dans la psychologie des personnages. Encore un très bon cru d'Arnaldur Indriðason.

Les hirondelles de Kaboul

Ô Kaboul la millénaire ! Ô Kaboul la merveilleuse ! Qu’ont-ils fait de toi ? Une prison à ciel ouvert où les hommes sont devenus des bêtes et les femmes des fantômes. Un champ de ruines où la beauté est un péché, la joie un blasphème. Où la mort domine la vie.

Dans cet enfer sordide, quatre destins vont se nouer ; la tragédie se dessine, amère, bouleversante, inexorable. Yasmina Khadra a su saisir toute la détresse de ces humains qui se débattent sans même espérer reprendre pied, hébétés, submergés par l’absurdité de leur monde.

Une claque ! Tellement violente que je n’arrive pas à parler de coup de c½ur, même si je ne peux que vous encourager à vous lancer dans cette lecture nécessaire. En fermant ce livre, une question me hante, lancinante : Pourquoi en est-on arrivé là ?

La trilogie berlinoise

Un contexte historique sombre. Un détective flegmatique à la répartie acérée. Des méchants particulièrement sournois et pernicieux. Le tout narré avec brio par un auteur à la plume franche et virtuose de la métaphore. Voilà de quoi constituer une trilogie berlinoise de haut vol.

Être cynique c'est, pour un détective, l'équivalent de la main verte pour un jardinier.

Désabusé et idéaliste, amateur de cognac et de porte-jarretelles, chatouilleux de la gâchette et surtout pourvu d’une chance extravagante… Si Bernhard Gunther correspond à l’archétype du détective, l’univers dans lequel il évolue est nettement plus atypique. Dans une ambiance qui n’est pas sans rappeler celle de Fatherland – uchronie mise à part – l’auteur nous immerge en pleine Allemagne nazie. Et quoi de mieux pour (re)découvrir l’Histoire, que d’y entrer par la ...

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Top dix 2015

Avant d'attaquer une nouvelle année de découvertes littéraires, il me semble important de faire un bilan de l'année écoulée. Avec une petite cinquantaine de romans dévorée, quelques déceptions mais surtout de belles découvertes, et surtout la création de ce blog, 2015 aura été pour moi une année littéraire riche. Il est intéressant de constater qu'avec le recul, les impressions évoluent. Certains livres classés en coup de c½ur à la lecture ne m'ont finalement pas laissé un souvenir très net, quant à d'autres pour lesquels j'étais moins emballée, ils se sont distingués sur le long terme.

J'ai donc décidé de faire le point sur les 10 livres qui ont marqué mon année 2015.


1- Une odeur de gingembre (Oswald Wynd)

Indiscutablement mon coup de c½ur de l'année. Entre ...

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Thérèse Desqueyroux

J'ai rencontré François Mauriac en classe de 4ème, grâce à ma génialissime prof d'histoire-géo qui nous prêtait des livres de sa bibliothèque personnelle. Le Sagouin m'avait alors bouleversée, mais de Thérèse Desqueyroux je n'avais qu'un souvenir vaguement nauséeux. J'étais trop jeune à l'époque, trop Anne, pour comprendre ce chef-d’½uvre. Aujourd'hui en revanche, je me sens plus proche de Thérèse. Je partage son besoin permanent de (se) comprendre tout autant que son goût pour la solitude. Et si je ne me suis pas engagée dans un mariage sans âme, c’est que contrairement à elle, j’ai pu prendre mon temps. Je ne suis pas passée loin d’un Bernard, mais heureusement j’ai su dire stop à temps. Je frémis en imaginant ce que ma vie aurait pu être...

Dans un style entêtant, qui vous colle à la peau comme la moiteur des étés d'Argelouse, l’auteur ...

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